Lac de Petit Saut – jour 3

La sortie en kayak :

C’est notre dernier jour au carbet de Marius. Nous sommes le 19 janvier. Au moment où j’écris ces quelques lignes, trois semaines se sont déjà écoulées depuis. Mon périple continue mais commence à se rapprocher de la fin. Nous avons encore un séjour sur le fleuve Maroni, le week-end prochain, certainement un autre carbet et il sera temps pour moi ensuite, de préparer ma valise et mon esprit pour le retour en métropole. J’espère que le froid ambiant ne me rattrapera pas trop…
Au petit déjeuner ce matin, nous découvrons avec plaisir que Mado nous a préparé une petite omelette maison, avec saucisses et herbe fraiche. Nous la savourons, mis à part Démian qui ne supporte pas les œufs, mais qui se régale de beignets de banane, de pain et de confiture de maracuja (fruit de la passion).
Bref, nous prenons des forces car nous allons faire le tour de l’île ce matin, avec les kayaks que Marius met à notre disposition. Nous demandons des précisions sur la direction à prendre, naïvement, ce à quoi Marius nous répond : « si vous partez par la droite, c’est toujours à droite, si vous partez à gauche c’est toujours sur votre gauche… ». Ben oui, normal, c’est une île ! Nous estimons la ballade à une heure, nous en mettrons deux. C’était sans compter les nombreuses petites criques qui s’enfoncent insidieusement dans l’île, nous laissant croire à un passage, alors qu’elles ne sont que des culs de sac. Mais ça, tu ne t’en aperçois que quand tu arrives au bout.
Cela dit rien de pénible, bien au contraire. Certes nous avançons moins vite qu’avec la pirogue, mais sans aucun bruit. Les petites embarcations glissent tranquillement sur le lac, fendant les eaux lisses au seul bruit des pagaies. Nous respectons le silence environnant, scrutant chaque coin de forêt dans l’espoir d’y apercevoir des singes, des aras ou des caïmans. Nous entendrons plus que nous ne verrons, des bruits furtifs dans l’épaisse végétation, peut-être un tapir ou un cochon-bois (sorte de sanglier). Quelques singes hurleurs retardataires se font entendre, alors que nous longeons les berges. Charge au pagayeur de devant de surveiller les troncs immergés affleurants l’eau, sous peine de rentrer à la nage…
Nous sommes partis sous un ciel gris mais protecteur en ce milieu de matinée. Puis est venu une sorte de crachin breton, brumisateur bienvenu pour rafraichir les corps piqués par le soleil pourtant invisible. Nous finirons la ballade sous une pluie battante, rajoutant encore un peu plus de délice au spectacle du lac, criblé de milliers de gouttes de pluie, rebondissant sur la surface toute fripée maintenant.
Au retour, nous prendrons un bain devant le carbet, avec toujours cette agréable sensation de pouvoir jouer avec la pluie que nous fuyons en métropole…
Dernier rituel, auquel nous nous sommes si facilement pliés pendant ces trois merveilleux jours : douche, apéro et délicieux repas. Nous replions avec un peu de tristesse nos hamacs. Comme dans tous les lieux que je visite dorénavant, je me demande si un jour j’y reviendrai. Il est toujours un peu difficile de quitter un chemin où le bonheur t’a accompagné, même de façon éphémère.
Un dernier baiser sur la joue tendre de Mado et nous voilà partis. PEYI A BEL connait un raccourci, tant mieux il tombe des hallebardes. La nostalgie est de courte durée. D’abord parce qu’il faut se protéger de la pluie qui gifle le visage, mais aussi parce que nous savons que l’aventure continue.
Toujours aller de l’avant comme dit le poème. Ne sois pas triste parce que c’est fini, réjouis toi parce que ça s’est passé…

L’omelette de Mado

Câlin du matin

C’est parti pour le tour de l’île

Ah une crique, c’est pas par là

Pendant que certains rament…

Encore une crique…

Mais où est le passage du nord-ouest ?

Par ici…

Singing in the rain !

Hiros mios

Visite d’un couple de Hocco

On va se calmer sur le rhum, ça commence à pencher…

Un petit colombo les amis ?

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